Je suis né à Angers il y a 47 ans.
J’ai commencé mon métier d’entraîneur de gymnastique à l’âge de 18 ans. Bientôt 30 ans de parcours dans l’encadrement sportif (dont 24 ans dans le haut niveau) où j’ai obtenu deux masters STAPS, deux brevets 1er degré (GAM et GAF), le Professorat de Sport en 1998, l’EM Accompagnement INSEP des ASHN en 2012, le CCS VFC INSEP « Mesure de la VFC et individualisation de l’entraînement » en 2013.
CTS (CTN) depuis 1998, basé sur le Pôle France GAM d’Antibes, j’exerce des missions d’entraînement pour les équipes de France (95% de mon TT) et des missions de formation de cadres intra et extra FFGym, intervenant-accompagnateur INSEP.
Actuel : Samir AIT SAID, 5 fois médaillé Européen, 4ème des derniers Championnat du Monde de 2015 à Glasgow et de Montréal en 2017 aux anneaux, actuellement en préparation pour les JO de Tokyo 2020
Passé : Kevin DUPUIS : 12 ème des championnats d’Europe 2017 à CLUJ au sol.
Loris FRASCA : Médaillé de bronze en équipe au Championnat d’Europe 2018 à Glasgow, 4ème de la finale du saut sur ce CE 2018.
Avec Loris et Kevin entre 2012 et 2018 oui… pas encore avec Samir mais c’est en projet pour la préparation finale des JO de Tokyo (entre 2019-2020)
Oui
Avec lui, j’ai mieux ciblé le concept de « demande » de charge d’entraînement, dans la singularité des athlètes qui étaient sous suivi. Une même « contrainte » de contenu journalier ou hebdomadaire engendre une « demande singulière » pour chaque athlète, puisqu’il l’est dans sa capacité, habileté et compétence de réponse à la charge. J’ai mieux appréhendé ce critère que j’évaluais de manière globalisante avec mes Indice de Charge Perçue. Je suis passé d’une conception de fatigue générale (mentale et/ou physique) à celle de fatigue différenciée, et avec cet outil, différenciable. Et surtout, en post-évaluation, j’ai pu mettre en place les moyens permettant d’accompagner ou de mieux préparer chacun d’eux dans leurs réalités internes de désadaptation. En un mot, j’ai pu réellement individualiser ma dynamique de gestion du rapport entraînement-récupération. J’ai, pour exemple, un gymnaste qui a une faible « capacité temporelle orthosympathique ». Je l’appelle comme cela même si ce n’est pas conventionnel et c’est comme cela que je lui ai expliqué. Et il l’a bien compris. Il a une « batterie » de réponse à l’intensité de travail importante… mais avec un temps de production faible dans le temps. Il peut aller très fort, très haut en intensité car c’est un explosif, un « anaérobique »… mais il se décharge très vite et se recharge lentement. Pour lui, cet outil m’a été d’une grande utilité pour que je trouve l’organisation de mes charges journalières et hebdomadaires lui permettant de pouvoir faire le même programme que les autres (exemple des 4-5 complets par agrès dans la semaine à S-3 de la compétition), mais organisé de manière différente dans la dynamique hebdomadaire (les 4 complets répartis sur 2 jours pour lui, plutôt que sur 4 comme pour les autres). Il lui fallait plus de temps pour recharger cette batterie, c’est l’une de ses singularités. J’ai pu mieux le comprendre avec son suivi de dynamique de réaction orthosympathique à la charge et mieux m’y adapter. De plus avec lui, j’ai pu mettre place un travail d’accompagnement sur cette recharge « orthosympathique », avec par exemple une adaptation plus ciblée de son régime alimentaire (nutrition plus axée sur la recharge en précurseurs de neurotransmetteurs cérébraux dopaminergiques dans les périodes intensives de préparation) et en utilisant des outils de récupération plus ciblé sur sa faiblesse.
Mon « œil d’entraîneur », ma vision « multi-critériée » de mes athlètes dans leur production et dans leur capacité de réitération technique sur plusieurs jours, est mon outil prioritaire d’évaluation car sommes toutes… c’est ça qu’il faut produire en compétition ! Tous les autres outils ne sont là que pour renseigner, affiner, en ajoutant plus de maniabilité dans l’organisation de ces contenus.
Pour globaliser sur cette question, j’ai un regard plus « individualisant » pour une meilleure organisation et utilisation du rapport « charge-demande-recharge ».
Mon jugement se traduit au travers de 4 limites que j’ai identifiées dans mon utilisation et qui me garde de le prendre comme unique outil de suivi.
Enfin, dire que la VFC n’est qu’un point de vue sur l’athlète, qui à mon sens, ne doit pas occulter les autres et notamment celui de l’oeil expert de l’entraîneur qui observe et qui a une expérience de la réaction de son athlète à la charge. L’entraîneur est le chef d’orchestre qui utilise ses outils… en évitant d’en devenir l’esclave.
Oui bien sûr… on parle de gestion d’êtres humains impactés par des contraintes internes et externes différenciées… donc réagissant de manière singulière… donc à suivre !